Julien Lepers évincé de Questions pour un champions. Samuel Etienne à la tête du jeu de Fr3 dès le 22/02/16
On n’en avait pas encore parlé sur le blog, faute de temps ! L’évènement médias de ce début d’année est l’éviction de Julien Lepers de la présentation du jeu « Questions pour un champion », après 28 ans de bons et loyaux services.
En effet, France 3 a décidé de le remplacer à la tête du jeu, par le journaliste Samuel Etienne, dès le 22 février prochain. Jusque là, France 3 diffusera des opus du jeu, présenté par Julien Lepers, déjà enregistré.
Le communiqué de France 3
France 3 remercie chaleureusement Julien Lepers pour tout ce qu’il a apporté à la chaine durant de nombreuses années. Lors de la conférence de presse de ce jour, Dana Hastier, Directrice exécutive de France 3, a tenu à saluer son professionnalisme, son énergie qu’il a déployée à la tête de Questions pour un champion près de 28 ans.
En 30 ans, Julien lepers a, par ailleurs, animé de nombreuses émissions spéciales de la chaine à 20h50 (40° à l’ombre, élection de miss France de 1992 à 1995, Intervilles de 2006 à 2008, Eurovision …) et mis sa curiosité et sa bienveillance au service du public.
La chaine souhaite consacrer une émission spéciale sur les années Lepers à la tête de Questions pour un champion, jeu emblématique devenu un rendez-vous incontournable pour les téléspectateurs.
France 3 souhaite bonne continuation à Julien Lepers dans ses futures activités.
Les explications de Dana Hastier
Dana Hastier, directrice des programmes de France 3. a justifié sa décision, sur Europe 1 :
Ce n'est jamais agréable de faire ce que je viens de faire. Le jeu ne fonctionne pas suffisamment à 18h. On commence à être puissant en audiences à partir de 16h/17h et ça se termine aux alentours de 22h30/23h. Je ne peux pas me permettre d'avoir des creux d'audiences. Entre Slam qui est en moyenne à 15% de parts de marché et le journal régional qui est en moyenne à 18 %, Questions pour un champion' fait 11 %. J'aurais préféré qu'il fasse 15%, puisqu'à cette heure-là, les actifs arrivent sur la chaîne. Normalement on devrait être plus puissant, mais il y a une stagnation du nombre de téléspectateurs.
On va se donner 18 mois pour remonter le jeu. Je vous promets qu'on s'est parlé en tête à tête, avec Julien Lepers. On fera une émission où il pourra dire au revoir, et avec les grands moments de Questions pour un champion. (…) Quand j'ai vu Julien, je lui ai dit qu'on communiquera ensemble. A peine, il est sorti de mon bureau, ça commençait à fuiter. J'ai laissé faire, car j'allais en parler pendant ma conférence de presse.
La colère de Julien Lepers
Sur le Huffington Post, Julien Lepers fait part de colère du choix de France 3 et annonce son départ de la chaîne publique, sur laquelle il officiait depuis 1988 :
Je quitte Questions pour un champion à mon corps défendant, je laisse derrière moi un programme aux audiences élevées, dont j'ai contribué à renouveler la forme et le rythme à plusieurs reprises, et un public à la fois diversifié (bien plus qu'on ne le croit) et fidélisé. Il ne m'a pas été donné de les saluer avant de partir, pas plus que mon équipe
La mort dans l'âme car une audience, ce ne sont pas que des chiffres. Ce sont aussi des hommes et des femmes de tous âges, de tous milieux sociaux et culturels, qui m'ont offert 28 années de fidélité et de reconnaissance. Ils sont toute ma vie. Je n'ai jamais été inspiré que par le respect et l'affection que je leur porte. Il ne m'a pas été donné de les saluer avant de partir, pas plus que mon équipe...
Je continuerais ma carrière là où ne m'attend pas. Je redoute qu'en courant après un public jeune plutôt qu'après le véritable public de la télévision, on ne prenne le risque de ne pas rattraper le premier, et de perdre le second. La modernité, ce n'est pas réduire chacun à son genre et à son âge. La modernité, ce n'est pas lisser, banaliser, standardiser. La modernité, ce n'est pas un esprit de système. La modernité, c'est permettre aux spectateurs, quels que soient leur génération, leur rang social ou leurs origines géographiques, de s'identifier à notre langue et à notre culture, et de s'y retrouver au-delà de leur diversité. Pendant 28 ans, j'ai essayé de devenir entre eux cette sorte de point commun.
Je ne pas plaire à tout le monde mais je suis chaleureux, exaspérant, généreux, hystérique, bavard, envahissant, passionné et excessif. Mais mes travers, au moins, sont devenus culte. Je ne peux passer devant un collège sans que des ados, négligeant un instant Maître Gims, Bob Sinclar ou leur partie de Assassin's Creed se précipitent vers moi. Je n'ai pas un public, mais des publics. Mon nom est devenu une marque.
Source : France 3, Europe 1, Huffington Post