Eric Zemmour suspendu d'antenne sur iTELE, suite à ses propos polémiques
Retour sur les conséquences médiatiques autour de la polémique des propos d’Eric Zemmour sur les musulmans. iTELE a décidé de le suspendre d’antenne.
Eric Zemmour suspendu de iTELE
Selon Pure Médias, suite à la polémique autour des propos d’Eric Zemmour, I-télé s’est interrogée sur sa présence à l’antenne. Il est polémiste, avec Nicolas Demonach, dans « Ça se dispute ».
« La rédaction de iTELE a eu un échange vendredi matin avec sa directrice, Céline Pigalle, attendant d'elle un "geste fort" dans cette affaire. N'ayant pas eu gain de cause, la SDJ la prévu de prendre position publiquement » indique Pure Médias.
La chaîne d’information du groupe Canal + a finalement annoncé, hier soir : « iTELE a décidé de mettre fin à l'émission « Ca se dispute », qui ne reprendra pas en janvier 2015 ». iTELE ne donne pas plus de précisions.
« Nous sommes très soucieux de respecter la liberté d'expression, et nous avons défendu celle d'Eric Zemmour pendant plus de dix ans pour que ses idées soient prises en compte, contredites et débattues. Mais aujourd'hui, on a l'impression que c'est lui qui fixe les règles et de quoi on parle. On a de moins en moins le sentiment qu'on peut débattre. On a l'impression qu'il se parle à lui-même et à son public. On a tout fait pour aller jusqu'au bout, en écoutant Eric, mais là, on était au bout. On prend nos responsabilités » a déclaré au Monde Céline Pigalle, la directrice de la rédaction d’iTELE.
La Société des journalistes d’iTELE s'est félicitée de cette décision : « La société des journalistes de iTELE a pris aujourd'hui ouvertement position contre Eric Zemmour. Les déclarations d'Eric Zemmour dans le 'Corriere della Sera' ont profondément choqué les membres de la Société des journalistes d'iTélé. Nous attendions une prise de position forte de la part de la direction. Elle est intervenue ce soir et nous nous en félicitons. Depuis le début de la semaine, la société des journalistes de iTELE s’est mobilisée consultant la rédaction et s'entretenant avec la direction. Si la SDJ, après consultation, estime dans sa très large majorité qu'Eric Zemmour, à cause des propos tenus, n'a plus sa place d'éditorialiste sur l'antenne d'iTELE, elle considère que c'était à la direction de prendre ses responsabilités. La SDJ d'iTELE s'était déjà tournée à plusieurs reprises vers la direction depuis la rentrée pour exprimer l'inquiétude de la rédaction après les différentes prises de position publiques et médiatiques d'Eric Zemmour. Nous tenons enfin à réaffirmer que toutes les opinions ont leur place sur notre antenne dans le respect des sensibilités de chacun ».
SOS Racisme a salué la décision d’iTELE : « iTELE met fin à son contrat avec Eric Zemmour : une décision à saluer. Zemmour ce n'est pas fini ! à RTL de maintenant prendre ses responsabilités ! On signe et on fait signer la pétition »
Suite à la décision d’iTELE, les réseaux sociaux s’emflament mais les avis divergent. Les pro et les anti-Zemmour s’affrontent.
Suite à la décision d’iTELE, Louis Aliot, Vice Président du Front National, a déclaré sur les réseaux sociaux : « Je viens d'annuler ma participation à la matinale de iTELE le 7 janvier 2015. La censure de Zemmour est une atteinte au pluralisme des idées. Après l'éviction de Zemmour, je raye ITÉLÉ dés a présent de mes sources d'information. J'invite les démocrates à en faire de même ! »
Sur Twitter, Marine Le Pen, présidente du Front National a dénoncé : « La censure de Zemmour par iTELE est détestable ! ».
Daniel Cohn-Bendit prend la défense d'Eric Zemmour après son éviction de iTélé #danielcohnbendit http://t.co/x1kkolfYcf
— Jean Marc Morandini (@morandiniblog) 20 Décembre 2014Eviction de Zemmour: Nadine Morano traite de "guignols" les patrons du groupe Canal #nadinemorano #ericzemmour #itele http://t.co/l3m2d2bIVb
— Jean Marc Morandini (@morandiniblog) 20 Décembre 2014Pour Jean-Luc Mélenchon , "virer Zemmour n'est pas utile" à "la lutte contre ses idées" #ericzemmour #itele http://t.co/gDZTPlCHyy
— Jean Marc Morandini (@morandiniblog) 20 Décembre 2014Christian Jacob choqué par l'éviction de Zemmour: "Pourquoi ne pas interdire les polémistes de gauche comme JK Kahn" http://t.co/nYDxBQILLo
— Jean Marc Morandini (@morandiniblog) 21 Décembre 2014Nicolas Domenach a fait part de sa tristesse : « Avec Zemmour on s’est débattu. On s’est affronté. On s’est aimé, on s’est exaspéré, mais toujours respecté. Un temps d'échanges Quelle tristesse ! »
Au départ, I-Télé avait seulement décidé de déprogrammer, hier soir, le numéro de « Ça se dispute ». A la place, Eric Zemmour devait répondre aux questions d’Olivier Galzi, pour s’expliquer. Finalement, l’interview n’a pas été diffusée. De plus, I-télé supprime également la diffusion du numéro de fin d’année de « Ça se dispute ». Il n’a pas été enregistré.
Lancée en 2003, « Ca se dispute » était une émission emblématique d'iTELE. Elle réalisait les plus fortes audiences de la chaîne d’information, battant systématique BFMTv. Eric Zemmour officiait dans le programme, depuis sa création, en 2003.
RTL, son autre employeur, avait fait savoir qu’elle se désolidarisait des propos controversés d’Eric Zemmour sur l’islam. Aucune suspension d’antenne ne semble prévue. Paris Première ne s’est également pas positionné. Eric Zemmour débat avec Eric Naulleau dans « Zemmour & Naulleau ».
Eric Zemmour évoque une « manipulation fantastique » suite à la polémique autour de ses propos parus dans un journal italien.
Colère de SOS Racisme contre l’ominiprésence d’Eric Zemmour dans les médias
Dans le Huffington Post, le président de SOS Racisme, Dominique Sopo, publie la lettre qu’il a écrite au Conseil Supérieur de l‘Audiovisuel sur l’ominiprésence d’Eric Zemmour dans les médias.
« Les missions du CSA incluent notamment le respect que ne soient pas diffusés des messages de haine dans les médias audiovisuels. Or, nous constatons comme téléspectateurs ou/et auditeurs qu’aujourd’hui en France un personnage à l’idéologie ouvertement raciste et anti-égalitaire peut répandre ses thèses dans un grand nombre de médias audiovisuels sans que cela ne semble émouvoir outre mesure ».
Le CSA, a répondu rappelant « Le principe de la liberté de communication, figurant à l’article 1er de la loi du 30 septembre 1986, permet aux éditeurs de traiter les sujets ou d’inviter les personnalités de leur choix, sous réserve de respecter l’ensemble de leurs obligations résultant de cette loi. La loi confère au Conseil, à son article 15, la mission de veiller à ce que les programmes mis à la disposition du public par un service de communication audiovisuelle ne contiennent aucune incitation à la haine ou à la violence pour des raisons de race, de sexe, de mœurs, de religion ou de nationalité. Le Conseil attache une grande importance à cette mission essentielle qu’il remplit constamment en sanctionnant tout manquement. Soyez assuré de son extrême vigilance ».
Source : iTELE, Pure Médias, Huffington Post, CSA